Saab : le prix de la liberté

Saab : le prix de la liberté




Le communiqué vient de tomber. Saab, la marque suédoise de General Motors, vient de demander à être placé en redressement judiciaire en vue d'une réorganisation et demande à être séparée de sa maison-mère. Une volonté de liberté qui signe la fin d'un rachat qui n'aura finalement servi les intérêt d'aucune des deux parties, triste bilan mais qui marque, peut-être le début d'une nouvelle et belle aventure pour Saab*.

Comme pressenti, la branche suédoise Saab du fragile colosse automobile de Detroit General Motors vient de s'inscrire sous la protection de ses créditeurs en vue d'une réorganisation, et demande par ailleurs à être séparée de sa maison-mère. L'inscription a été opérée devant une Cour du sud-ouest suédois. Les autorités locales ont donc repoussé la demande de General Motors relative à une aide financière pour Saab. GM conditionnait la bonne mise en vente de la marque au soutien du gouvernement suédois, qui ne s'est pas ému de la formulation des revendications de l'américain.
La cour doit approuver

En attendant de réétudier une éventuelle vente de Saab, une restructuration drastique devrait donc être opérée sous la protection de la loi, dans des conditions comparables à celles du fameux chapitre 11 américain, malheureusement trop bien connu dans le secteur. Sous réserve d'approbation de la Cour, la réorganisation sera exécutée sur une période de trois mois et demandera des financements indépendants, privés ou publics.

Des propositions de réorganisation seront soumises dans les trois semaines aux créanciers. Saab reprendrait donc sa liberté, après que GM eut acquis la moitié du capital en 1990 auprès de la famille Wallenberg. De l'aveu du patron de GM, l'opération n'a pas été une bonne affaire et le constructeur a eu besoin du soutien de sa maison mère pour survivre depuis.

Quoi qu'il en soit, si Saab vit des heures délicates son affranchissement d'avec GM pourrait finalement lui redonner un nouveau souffle, ce qui devrait ravir les "Saabistes" du monde entier, et ils sont nombreux. En effet, le manque de produits vraiment nouveaux dans la gamme du constructeur et surtout la perte d'identité des véhicules Saab depuis le rachat total du constructeur suédois par General Motors en 2000, aura été bien plus préjudiciable que profitable au constructeur .

*Vendredi 20 février, le tribunal de Vänersborg a acepté en fin de journée la demande de réorganisation et de restructuration soumise dans la matinée par un représentant de Saab. « Aujourd’hui marque le début d’un nouveau chapitre dans l'histoire de Saab », a ainsi commenté Jan Åke Jonsson, Directeur Général de Saab Automobile. « Nous recréons maintenant Saab Automobile en tant qu’entité indépendante.